Lancer et décoller
Ce vol est différent des autres. C'est Roland, un pilote d'avion professionnel qui se trouve sur un point de vue qui n'est pas vraiment fait pour voler. Il s'apprête à décoller au-dessus de Vienne, du toit d'une nacelle, à 65 mètres de hauteur - un décollage qui exige non seulement des compétences, mais aussi une grande force mentale. Il ne s'agit pas d'un vol ordinaire, mais d'une étape importante tant pour Roland que pour Vienne. Un décollage lancé depuis une surface deux fois plus petite que son aile elle-même. Une fois les sangles de sécurité détachées, il faut que chaque geste soit parfait et qu'il réagisse avec précision à chaque coup de vent pour compenser dès le départ les perturbations de l'aile.
L'humeur des suspentes
Ce matin-là, Vienne a préparé le terrain pour ce projet unique : une brise de 11 à 25 km/h d'Ouest-Nord-Ouest, exactement la direction du vent que Roland attendait depuis des semaines. La force du vent prévue est certes supérieure à la plage idéale, mais Roland veut quand même tenter sa chance. Comme souvent, le vent se révèle être un joueur imprévisible. Au premier lancer, les rafales font basculer son parapente sur le côté et il se prend dans la structure en acier de la grande roue. Après avoir libéré sa PI 3, Roland fait deux autres tentatives ratées. La tension monte, la nervosité s'installe. Un nœud dans les suspentes le force presque à abandonner. Mais seulement "presque". Roland respire, défait le nœud - et puis, comme si le vent s'était enfin décidé, le moment est venu.
La montée d'adrénaline
Ce lancer-ci fonctionne : les cellules se remplissent d'air, et en quelques gestes, Roland reprend le contrôle de l'aile. L'adrénaline se transforme en pure joie. Il lâche prise, s'abandonne au vol, s'éjecte du bord de la nacelle en jubilant. Sous lui, la ville s'ouvre, le ciel devient son élément. Après quelques wing-overs, il se faufile en souplesse entre les arbres, se dirige vers la Kaiserwiese et vise la zone d'atterrissage indiquée. Les acclamations et la joie de toute l'équipe l'accueillent.
Repousser les limites du vol
« Je n'arrive pas encore à y croire vraiment et je suis extrêmement reconnaissant pour cette expérience unique qui m'accompagnera pour toujours ! », résume Roland, rayonnant. Le rêve qui l'a accompagné pendant si longtemps est enfin devenu réalité. Mais derrière ses mots se cache encore davantage : ce vol montre ce qui est possible lorsque la créativité rencontre une volonté infatigable. Ce n'est pas seulement le premier vol en parapente depuis une grande roue, mais c’est aussi la preuve que les limites du vol peuvent toujours être repoussées.
L'équipement
Roland est tout sauf un inconnu dans le monde de l’ACRO. Il continue à prouver son talent depuis sa seconde palce aux championnats du Monde de Synchro en 2021
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